Consultation

XX, folios:195
Morges, Gabriel de, seigneur de La Mothe-Verdeyer, gouverneur de Grenoble
M. de Gordes
Lettre non liée
01/03/1573
Grenoble
La Motte-Saint-Martin

Transcription

Les mots surlignés font l'objet d'une note

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Monsieur, par la lettres quil vous at pleu mescripre, j’ay sceu

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la prinse du Poussin par les habitans du lieu qui y ont

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introduict les huguenotz, qui nous fera ung peu mieulx

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pencer en nos affaires et veiller sur les catholiques qui

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nen feront pas moins tant soit peu quilz en ayent de moien.

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Lequel neaultmoins vous leur osterés, faisant dresser des

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forces pour les brider contenir en raison. Il vault beaulcop

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mieulx que le païs soustienne une despance pour quelque temps

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que destre atandant une entière ruyne et perte dicelluy.

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Je suis certain quilz suivront et en cela et en toutes aultres

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chose, votre bon conseil et commandemantz. De ma part, je ne

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vous puis offrir que mon bien et ma vie pour le service du roy,

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de ma patrie et plus pour le votre particullierement. Jay veu

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aussi qu’avés retenu les compagnies quenvoiés à monsieur le

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mareschal et icelles avés mandé à monsieur de Rosset avec

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votre compagnie pour soppozer, si tant est quilz voulsissent

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entreprandre atendant votre venue, laquelle encore quelle y

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feust necessaire, si est ce toutesfois que votre presance est plus que

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necessaire depardeça où ilz entreprendront plustost que en

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lieu de votre gouvernement si par votre saige prevoiance il

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ni est suffizamment proveu. Jenvoie expressemant le

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cappitaine Arnault pour scavoir votre partemant pour vous

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accompaigner et recepvoir vous commandemantz et aussi

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pour scavoir le deportemant des fames desquelles je me

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trove assés empesché pour voloir plustost appaiser les

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choses avec la doulceur qu’avec la forse, quest la cause

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que je ne suis encor vollu partir de ce lyeu que je ne sache

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comme j’ay à mi conduire car ung plus avisé que moy

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[195 v°] y seroit bien empeché. Je vous prie, monsieur, comme mon

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melleur seigneur et amy, me volloir conseiller car si elles

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perdent leur collère, il est dangereus que je ne preigne la

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miene et que je ne fasse chose dont elles et moy serons

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marriz tout le demeurant de noz vies, ce que je ne voldrey

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pour chose du monde et craignant vous estre ennuieulx

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en ces fascheus discours, je finirey ma lettre par mes

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très humbles recommandations à votre bonne grace. Je prie

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le Createur vous donner,

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monsieur, en perfaicte santé, très bonne et longue vie.

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De votre maison à la Motte, ce premier de mars 1573.

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Votre très humble et obeissant serviteur

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Lamote Verdeyer

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